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TRIBUNE | La France préside l’Union européenne : parlons-en !
En 2019, l’équipe Renaissance faisait le pari de réunir sur sa liste des personnalités de la République en Marche, du MODEM, d’Agir, du Mouvement Radical et des indépendants. Une maison commune avant l’heure. Quel point commun entre un avocat, un jeune agriculteur, une ministre, une navigatrice, un chirurgien et une vigneronne ? A priori pas grand-chose. Pourtant au cœur de l’engagement de ces différentes personnalités, il y a un socle commun : l’Europe. Cette Europe, nous l’avons chevillée au corps et notre volonté de la transformer guide notre action depuis deux ans et demi au Parlement européen.
Aujourd’hui la délégation Renaissance est devenue une force incontournable du Parlement. La démonstration pour notre majorité que notre maison commune fonctionne avec l’Europe en son cœur. Quelques semaines après la naissance officielle d’« Ensemble Citoyens ! » nous souhaitons le rappeler : l’Europe c’est notre force et c’est notre chance. C’est notre force par rapport aux idéologies nationalistes et identitaires qui sont aujourd’hui proposées aux Français. Face à la pandémie qui dure, elle s’offre comme une solution avec la vaccination qui sauve des vies et le plan de relance qui nous projette dans l’après. Oui, l’Europe est le socle de notre maison commune. Pourtant quand nous en parlons, tant de Françaises et de Français restent incrédules. Pourquoi ? Pourquoi sommes-nous si convaincus par ce projet commun qui lie notre destin à celui de 26 autres pays, quand tant de nos concitoyens s’en sentent si éloignés ? Faut-il blâmer la complexité du fonctionnement européen ? Très certainement, en partie. Faut-il pointer du doigt nos programmes scolaires qui passent si vite sur les sujets européens ? Peut-être bien aussi. Faut-il enfin y voir un cruel défaut de pédagogie des médias et une résultante de fausses informations relayées de la part de certains politiques ? Certainement bien plus encore.
Oui, l’Europe est complexe. Mais des années d’un silence coupable, d’une Europe honteuse, ont contribué à la rendre plus obscure encore. Nous venons d’entrer dans un temps rare et précieux : la Présidence française du Conseil de l’Union Européenne (PFUE). Cette Présidence sera l’occasion de progresser vers l’Europe que nous appelons de nos vœux : une Europe plus souveraine, plus verte et plus sociale. Mais si nous en faisions encore plus que ça ? Si elle était également l’occasion de parler enfin d’Europe ? De la mettre enfin au cœur des débats et de l’inviter dans nos foyers et nos conversations quotidiennes ? J’ai toute confiance en l’action du Président de la République et de son gouvernement, ainsi qu’en la nôtre, qui feront de cette Présidence un succès. Pour autant, j’en suis persuadée : ce succès ne pourra être complet que si les Français s’en emparent également.
C’est pourquoi je souhaite lancer cet appel. À tous les élus de bonne foi, saisissons-nous de cette opportunité qu’est la PFUE pour parler d’Europe à nos concitoyens. Malgré nos divergences politiques, et loin des polémiques, nous pouvons nous retrouver sur les fondamentaux de l’Union européenne, sur son fonctionnement, son histoire et ses institutions. Et si les Français nous interrogent sur nos divergences, n’en ayons pas peur. Je souhaite que nous profitions de cette PFUE pour lancer des débats apaisés et républicains sur l’Europe. Il y a tant à faire pour aller vers une nouvelle Union alors laissons les Français participer à nos débats. La Conférence pour le Futur de l’Europe leur donne déjà cette possibilité, mais avec la PFUE c’est notre responsabilité d’élus qui est engagée. Bien sûr il serait naïf de penser que tous nos responsables politiques seront capables de bonne foi. J’en veux pour preuve les polémiques stériles par lesquelles ils ont tenté d’entacher les premières heures de cette Présidence et les contrevérités que certains se plaisent à répandre au sujet de l’Union telles que « l’Europe ne s’est pas attaquée au dumping social » ou encore « ce sont les impôts des Français qui rembourseront le plan de relance européen. »
Alors à tous les médias français, privés, publics, radiophoniques, télévisuels, presse écrite ou en ligne : votre implication sera cruciale. Votre rôle d’informateur et de vérificateur sera plus essentiel que jamais. Les Français ont besoin de mieux connaître l’Europe, ses défaillances que nous devons corriger bien sûr, mais aussi ses développements, ses ambitions et ses réussites. Alors à votre tour, parlez Europe ! Aidez-nous à informer les Français et à tordre le cou aux fake news et mensonges que brandiront les extrêmes de droite comme de gauche pour agiter l’étendard de la peur pour mieux vendre leurs idées destructrices. Cette PFUE doit aussi se faire dans les journaux, sur les plateaux de télévision ou de radio pour permettre d’expliquer, de débattre, d’argumenter, de comprendre. La PFUE vient de débuter et ne durera que six mois. Ces six mois seront décisifs pour l’Europe bien sûr mais également pour le lien entre nos concitoyens et l’Union. Nous avons une chance inédite de le réparer là où il est endommagé et de le construire là où il est inexistant. La responsabilité qui nous incombe est immense mais c’est notre chance d’en finir avec l’Europe honteuse. Ayons enfin l’Europe ambitieuse. Ayons enfin l’Europe fière !