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25.07.21 | Déplacement à Budapest

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Les scandales s’enchaînent en Hongrie. Dernier en date : l’affaire Pegasus, qui a révélé que le gouvernement d’Orbán surveillait opposants politiques, avocats et journalistes-enquêteurs. Depuis plusieurs années, le gouvernement hongrois dérive loin des valeurs européennes en muselant la presse (80% de la presse est désormais aux mains de proches d’Orbán), en entretenant une corruption systémique et en s’attaquant ouvertement aux personnes LGBT. Ce faisant, il entraine avec lui d’autres États qui, à l’instar de la Pologne et de la Slovénie, reviennent eux aussi progressivement sur les principes élémentaires de l’État de droit. Cela doit cesser.

C’est pourquoi le Parlement européen n’a pas ménagé ses efforts. Depuis plusieurs mois, avec nombre de mes collègues, notamment Pierre Karleskind et Fabienne Keller, pour la délégation Renaissance, nous nous engageons sans relâche pour le respect des valeurs européennes.  En déclarant l’UE comme zone de liberté LGBT à l’initiative de Pierre Karleskind, il a rappelé qu’aucun Européen ne peut être discriminé sur la base de son genre ou de son orientation sexuelle, s’opposant de manière frontale aux zones « anti-LGBT » qui se sont développées en Pologne. À la suite de la loi homophobe d’Orbán qui, sous couvert de lutte contre la pédophilie, a interdit la représentation LGBT auprès des mineurs hongrois, nous avons également maintenu une pression continue sur la Commission afin qu’elle lance une procédure d’infraction. Celle-ci a finalement été entamée la semaine passée et nous veillerons à ce qu’elle aboutisse si le gouvernement hongrois n’abandonne pas ce texte, qu’un référendum soit tenu sur la question ou non. 

Mais au-delà des batailles législatives au Parlement, le combat pour les valeurs européennes, et notamment pour les droits des personnes LGBT, se mène également sur le terrain. C’est pour cela que nous avons tenu, avec Pierre Karleskind et Fabienne Keller, à nous rendre à Budapest à l’occasion de la Marche des Fiertés et à marcher aux côtés de la communauté LGBT, des oppositions démocratiques et de toutes celles et ceux défendant nos valeurs de liberté et d’égalité. 

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Dès l’arrivée à l’aéroport, nous avons été saisis par la campagne publicitaire anti-européenne et discriminante commandée par le gouvernement hongrois et largement répandue dans le pays via des affiches interpellant les citoyens avec des « emojis ». À travers cette campagne, Orbán s’attaque ouvertement à Bruxelles, assimile la cause LGBT à de la propagande sexuelle visant les enfants et invite les Hongrois à participer à une consultation nationale. Questions orientées et réponses téléguidées - êtes-vous oui ou non favorables à la promotion de l’homosexualité dans les écoles ? - sont les deux ingrédients de cette consultation dont on perçoit aisément l’usage qu’en fera Orbán pour conforter sa politique illibérale et homophobe. La Commission européenne doit agir face à ces attaques contre nos valeurs européennes. Malgré la procédure d’infraction lancée à suite de la loi homophobe, des milliers de Hongrois continuent de croiser chaque jour ces panneaux d’affichage. Aujourd’hui, et malgré les tentatives de Viktor Orbán, nous savons que les Hongrois restent très majoritairement attachés à l’Europe et à ses valeurs mais pour autant les conséquences sur le long terme de ce type de campagne nous inquiètent et doivent nous pousser à une action immédiate. Il est hors de question de tolérer plus longtemps qu’un dirigeant européen qui bénéficie des fonds européens pour son pays puisse attaquer nos valeurs communes ouvertement et impunément. 

Cette campagne d’affichage a été l’un des nombreux sujets soulevés lors de nos rencontres dans la capitale magyare, notamment avec Gabor Kerpel-Fronius, maire adjoint Momentum de Budapest. Lors des dernières élections, plusieurs des districts de la ville sont passés aux partis d’opposition progressistes et pro-européens, dont Momentum, signe s’il en fallait de l’attachement des habitants de la ville à nos valeurs fondamentales. La capitale n’est plus dirigée par le Fidesz, le parti de Viktor Orbán. Les élus que nous avons rencontrés nous ont parlé sans concession des difficultés rencontrées par les municipalités confrontées à un pillage croissant de leurs compétences par le pouvoir central. En quelques années, elles ont perdu un large pan de leurs attributions, notamment sur l’éducation, la politique immobilière ou encore les transports. Comment peuvent-ils espérer répondre aux préoccupations quotidiennes des Hongrois et recréer un lien de confiance avec eux si leurs attributions sont sans cesse étouffées par un pouvoir autoritaire et partial favorisant financièrement les mairies aux mains du parti d’Orbán ? Après avoir longuement échangé sur les tentatives d’Orbán d’opposer les valeurs européennes et hongroises, nous avons tenté de définir ensemble le rôle que pouvait jouer l’Europe pour aider ces élus à réinventer une nouvelle politique hongroise. Il ne s’agit pas d’une confrontation entre Bruxelles et les Hongrois, mais d’une bataille de valeurs entre l’Union européenne et Orbán, et tous ceux voulant remettre en cause des décennies de progrès démocratique. De la visibilité au soutien aux associations et ONG en passant par le développement de médias indépendants, l’UE dispose d’un panel d’actions concrètes à mettre en place pour permettre demain aux élus d’opposition de véritablement peser face au gouvernement : procédures d’infraction, contre-discours, conditionnalités pour l’accès aux fonds européens, soutien direct aux protecteurs de la démocratie. Cela ne demandera que le courage politique de prendre les décisions qui s’imposent. 

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Les échanges se sont poursuivis lors d’un panel transpartisan et de rencontres avec des ONG et des associations auxquels se sont joints nos collègues Renew Europe Katalin Cseh et Anna Donáth, nos deux eurodéputées Hongroises de Momentum, Karen Melchior, Maria Walsh du PPE et Kim van Sparrentak des Verts. Du coté des participants comme des intervenants, les témoignages ont été poignants au cours de ce panel consacré à la manière dont l’Europe peut agir pour protéger les droits des LGBT. Avec cette conférence, nous avons envoyé un message clair au pouvoir en place en Hongrie : les Parlementaires européens sont unis sur la question de la protection des LGBT et les attaques d’Orbán seront confrontées à un front uni et déterminé. Face à celles-ci, nous souhaitons une Europe capable de laisser de côté ses dissensions quotidiennes et capable de parler d’une seule voix. C’est de cela dont nous avons besoin et c’est cela que les militants que nous avons rencontrés au cours de ces deux jours méritent. 

À la suite de ces rencontres, nous avons rejoint les milliers de manifestants déjà rassemblés pour le départ de la Pride. Tout au long de la marche, nous avons été frappés par la positivité qui émanait du cortège. Face à la campagne de haine d’Orbán, les habitants de Budapest ont choisi de répondre par l’optimisme et la bonne humeur. Sa tenue constituait un acte politique fort. En tant que membres du groupe Renew Europe, qui a placé le combat pour les valeurs européennes au cœur de son identité politique, c’était une fierté de défiler aux côtés des personnes LGBT, des militants, des associations, des élus d’opposition, des familles et de toutes celles et ceux défendant tout simplement nos valeurs anti-discrimination venus apporter leur soutien à la cause. 

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De cette marche et de ces deux jours dans la capitale hongroise, nous retenons le formidable engagement des militants, des élus et des Hongrois dans leur ensemble qui véhicule un espoir unique et nous pousse à continuer nos combats au Parlement. Mais nous retenons également la nécessité pour l’Europe d’une action forte en soutien aux oppositions à l’approche des prochaines élections hongroises. C’est pourquoi dès la rentrée parlementaire nous travaillerons à un renforcement de la législation pour ACCROÎTRE les sanctions financières, notamment pour les atteintes aux droits des personnes LGBT. Ce déplacement nous a conforté dans notre détermination à frapper au portefeuille d’Orbán et de ses alliés qui ne DOIVENT plus utiliser l’argent des Européens pour porter atteinte aux libertés des Hongrois en retour. La pression sera plus intense que jamais.

Au printemps prochain, les Hongrois auront la possibilité d’élire un nouveau gouvernement europhile et attaché aux valeurs progressistes du pays. Leur chance de victoire sont réelles mais cela ne se fera pas sans un appui européen fort et coordonné. J’appelle donc ici l’ensemble de la famille politique démocratique européenne à soutenir le combat de Momentum, de la coalition anti-Orbán, et des militants et associations qui l’ont rejoint. La Hongrie aura la possibilité d’ici quelques mois de mettre un terme à la corruption systémique, à la discrimination des minorités et aux atteintes à l’indépendance de la presse et de la justice. Elle aura la possibilité de renouer avec ses valeurs et de retrouver toute sa place sur la scène européenne. Soyez assurés que pour ma part, je continuerai à me battre pour le respect de nos valeurs communes et pour les droits de l’ensemble des Européens en Hongrie, en Pologne, en Slovénie et partout ailleurs.