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TRIBUNE | JDD | Débat sur les ressources propres : mardi, à l'Assemblée, se jouera en partie l’avenir de l'Europe

Avant le débat prévu mardi à l'Assemblée nationale sur la "décision ressources propres" de l'Union Européenne, indispensable au financement du plan de relance européen, Pieyre-Alexandre Anglade, député LREM et Valérie Hayer, eurodéputée Renew Europe, rappellent l'importance de cette étape et de l'union des 27 face à la crise sanitaire. 

Pieyre-Alexandre Anglade, député LREM à l'Assemblée nationale, rapporteur pour la ratification de la Décision sur les ressources propres et Valérie Hayer, députée européenne du groupe Renew Europe, négociatrice et rapporteure pour la Décision sur les ressources propres (Parlement européen) signent une tribune dans le JDD, à quelques jours du débat mardi à l'Assemblée nationale sur la "décision ressources propres" de l'Union européenne, indispensable pour financer le plan de relance, afin de réaffirmer l'importance de ce dernier et la puissance de l'Europe unie. Voici leur tribune.

"Mardi prochain, à l'Assemblée nationale, se jouera en partie l'avenir de l'Europe. Impulsé par le couple franco-allemand pour répondre à la crise du Covid-19, le plan de relance européen de 750 milliards d'euros devra, pour devenir réalité, obtenir la ratification de l'Assemblée sur la "décision ressources propres". Il s'agit là de l'outil indispensable à la mise en oeuvre de ce plan qui viendra directement abonder les plans de relance nationaux. Sur les 100 milliards du plan français, 40 milliards viendront du plan européen. L'enjeu est donc colossal.

Mais avant sa ratification par l'Assemblée, il convient de mesurer l'audace et l'importance de ce projet hors normes. Qui en effet aurait pu penser, ne serait-ce qu'il y a un an, qu'en l'espace de quelques mois, à l'initiative de la France et de l'Allemagne et dans la lignée des demandes des eurodéputés, les Européens, réussiraient à mettre en oeuvre un colossal plan de relance fondé sur la solidarité, pour faire face à la crise?

Non, les Français ne paieront pas une facture ou un impôt caché pour rembourser le plan de relance européen

Certainement pas les europhobes, qu'ils soient invétérés ou de circonstance, qui, embarrassés par ce bond en avant historique, en sont réduits au mensonge pour le discréditer. Disons-le clairement, une fois pour toutes : Non, les Français ne paieront pas une facture ou un impôt caché pour rembourser le plan de relance européen. Et non, il ne permet pas à l'Europe d'imposer à la France une liste de réformes, en contrepartie du versement des milliards d'euros d'aides.

Un accord de remboursement, au contraire, protège les citoyens européens. En voici le principe, sécurisé dans les négociations avec le Parlement : le remboursement des aides accordées sera financé par ceux qui ne payent pas leur juste part d'impôt. Ainsi, les géants du numérique, les entreprises non européennes qui ne respectent pas nos normes environnementales ou encore les institutions financières qui spéculent à tout va porteront la charge de cet emprunt. Ils assureront ce que l'on appelle les 'ressources propres'. Loin d'un nouvel impôt pesant sur les ménages, ce sont les contributions de ces géants qui permettront de rembourser notre relance!

Le combat en faveur de l'Europe est cependant loin d'être terminé. D'un bout à l'autre de l'hémicycle, les extrêmes se rejoignent dans leur rejet du projet européen. Désormais, d'autres leur emboîtent le pas avec irresponsabilité et dénigrent cet accord historique pour d'obscurs projets partisans et politiciens, au détriment de l'intérêt général.

Chacun le sait désormais, la crise engendrée par le Covid n'a rien à voir avec les crises que les Européens ont connu ces dernières années. Nombreux étaient ceux qui se demandaient si l'Europe y résisterait. Près d'un an plus tard, force est de constater que les Européens, bien au contraire, ont su utiliser la crise pour faire progresser la souveraineté européenne.

L'Europe, a montré sa capacité à résister, à protéger et même à dépasser ses dogmes

'Il est temps d'affirmer que, sur les grands défis de notre époque, la vraie souveraineté passe par une action européenne'. Cette déclaration, nous la devons à Emmanuel Macron, alors candidat à l'élection présidentielle. A l'époque, ses concurrents, de droite comme de gauche, hurlaient à la trahison nationale sans comprendre de quoi il retournait. Les commentateurs, quant à eux, y voyaient un concept abstrait, incapable de fédérer le reste des pays de l'Union. Depuis, l'idée de 'souveraineté européenne' s'est imposée sur le continent. En quelques mois, elle est devenue la pierre angulaire de la réponse européenne à la crise. Du plan de relance à la stratégie d'acquisition des vaccins, en passant par la lutte contre le dérèglement climatique, l'Europe, a montré sa capacité à résister, à protéger et même à dépasser ses dogmes.

Le Covid-19 nous secoue encore. En 2021, les défis resteront nombreux. Mais le courage, l'unité et la solidarité manifestés en 2020 sont les meilleures garanties apportées par les dirigeants européens, non seulement pour défaire le virus et ses variants, mais aussi et surtout pour sortir plus forts et déterminés de la crise. Soyons-en certains, l'Europe puissance est en marche!"

Par Pieyre-Alexandre ANGLADE, député, et Valérie HAYER, députée européenne. 


A RETROUVER EGALEMENT SUR LE SITE DU JOURNAL DU DIMANCHE : 

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